Mon père, ce héros

Mon père. Cet homme avec lequel j'ai vécu jusqu'à l'âge de 5 ans. Cet homme qui s'est laissé quitter par ma mère alors que je n'étais qu'une enfant. Triste comme une fleur fânée, il la laissé s'échapper. Il nous a laissé nous échapper. Dans un appartement d'abord, tout prêt de sa rue. Mais ensuite, à Paris. Et là c'était pas très marrant. Ma mère n'allait pas bien du tout, et moi non plus. Puis retour à Haguenau. Retrouvailles. Certes je le voyais une à deux fois par mois lorsque j'habitais Paris, mais c'était pas du tout pareil...

Puis, une nouvelle complicité est née. Elle était toujours là en faite. Mon papa chéri, celui qui ne sait que dire oui. Mon papa toujours content, sauf quand il n'y a pas de trop bonnes notes. Mon papa triste, qui cache si bien ce qu'il ressent. Ou si mal en faite, sinon comment est-ce que j'aurai déscellé son malheur? Lui qui a vécu une histoire mouvementée avec une autre femme, N., que j'appréciais beaucoup. Et lui que maintenant s'est mis en couple avec une autre, L. Une amie de longue date de mes parents. Son ancien mari était le meilleur ami de mon père. Ses enfants, J.et Q. étaient copains avec moi avant. Mais aujourd'hui, plus un seul échange, plus de contact, plus de paroles, de sourires. J'aimerai pourtant me rapprocher d'eux, mais comment ? Ils semblent avoir enfin accepté mon père, mais moi je ne vois pas comment faire pour gagner leur confiance... et tout simplement faire partie de leur famille.

Dire que mon père passe plus de temps chez eux qu'avec moi. Dire qu'il vit avec eux 3 jours par semaines, soit 12 par mois, alors que je ne le vois que 4 minables journées par mois... et pourtant je suis sa fille.

Hier, il m'accuse d'avoir fouillé une de ses valises qui M' appartient à moi au final, une valise qui contient des photos, un livre, des articles de journaux, etc de MOI, sur MOI. Et que je n'ai jamais vu. Et je suis accusée de ça, juste parce que pendant que ce cher Monsieur était 10 jours à l'Ile Maurice avec sa nouvelle famille pour les 18 ans de J., moi je me suis occupée des plantes chez lui. Donc bien sûr, je suis la seule coupable possible.

Mais pourquoi moi? Moi qui l'adore tant. Moi qui l'idéalise tant. Peut etre que s'il rangeait un peu mieux ses affaires... il le retrouverait, ce livre de ma naissance.

Il me manque, sa présence me manque.